Assurance vie en euros: le meilleur placement sécurisé et disponible

Avec la baisse des rendements des taux obligataires, les assureurs aimeraient bien convaincre leurs clients d’épargner sur des fonds en actions. C’est peine perdue révèle une enquête réalisée pour le compte de Fortuneo par l’institut de sondage YouGov. Le résultat montre que si 51 % des Français souhaitent économiser davantage cette année, 72 % comptent bien en rester sur la sacro-sainte assurance-vie en support euros. Ce ne sont pas tant les avantages fiscaux qui les intéressent, mais surtout la simplicité et la sécurité. Et les chiffres ne leur donnent pas tort : certains fonds en euros, surtout ceux mutualisés, ont réalisé un rendement supérieur à 3 % l’année dernière.

Les Français n’ont toujours pas confiance dans la bourse


La crise des subprimes ayant pris naissance entre 2007 et 2008 aux États-Unis est arrivée en France en 2009. Vers la fin avril 2009, l’indice du CAC 40 descendait en dessous de 3500, alors qu’il culminait à 6000 deux ans plus tôt. À ce moment les épargnants français ayant souscrit des sicav majoritairement dépendantes des valeurs boursières, ont eu une mauvaise surprise en recevant leur relevé de compte.

Et pourtant depuis l’indice s’est repris pour se rapprocher des 4700, et de nombreux fonds d’investissement ont enclenché des bénéfices record en misant sur les bonnes valeurs. Incontestablement, un épargnant qui choisirait des valeurs solides et les conserverait sur une longue durée ne serait pas perdant, c’est d’ailleurs la stratégie choisie par Warren Buffet. Oui mais entre le ménage français et le brillant investisseur il y a un monde : celui de la maîtrise du sujet.

L’américain le dit lui-même : « n’investissez que dans ce que vous connaissez vraiment ». Or les mécanismes boursiers restent un incompréhensible enchevêtrement de formules mathématiques pour le ménage français moyen. Selon l’enquête réalisée par l’institut YouGov pour le compte de Fortuneo, 1/3 des épargnants voit l’assurance-vie comme un produit « simple à comprendre ».

Fiscalité ? Non, sécurité et disponibilité avant tout


Placer son argent sur une assurance-vie en support euros présente un parfum de disponibilité et de sécurité. Le capital sous risque est garanti à hauteur de 300 000 €, et l’argent est disponible à tout moment à travers un rachat total ou partiel. C’est que les ménages se servent de ce type de placement pour y déposer leur épargne de précaution, ce qui sous-entend qu’ils vont avoir besoin des fonds et écartent donc toute stratégie dite offensive.

Si l’enquête montre clairement que 51 % des Français ont l’intention d’épargner davantage, ils sont 34 % à souhaiter se créer un bas de laine pour utiliser le capital ainsi obtenu. Dans ce contexte les avantages fiscaux n’intéressent que 28 % des sondés, 25 % d’entre eux choisissent l’assurance-vie en support euros car elle « inspire confiance ».

Tout sécuriser

Il faut dire que la sécurité est primordiale pour la tranche d’âge des 45 – 54 ans, qui sont 58 % à s’en servir en vue de préparer leur retraite. À terme ils auront la possibilité d’effectuer une sortie en rente viagère, certains contrats permettant également de continuer une partie des versements pour l’époux survivant.

Dans la tranche d’âge des 35 à 44 ans, on trouve 27 % de ménages souhaitant surtout utiliser leur épargne afin de réunir l’apport nécessaire à la réalisation d’un projet immobilier. Chez les 55 ans et plus, ils sont plus d’un tiers (37 %) à penser déjà à la transmission de patrimoine.

Enfin il reste tout de même une part de 16 % des souscripteurs qui a l’intention d’utiliser le capital ainsi épargné pour investir par la suite. Quels que soient leurs motivations, 72 % des ménages préfèrent l’assurance-vie en support euros, devant le PEL (Plan Épargne Logement), le Perp (Plan Épargne Retraite) et les livrets rémunérés. Cette année le livret A avec ses malheureux 1 % fini bon dernier du classement.

Les assureurs se désolent devant l’effondrement des marchés


L’assurance-vie en support euros est un placement sécurisé, qui ne permet pas aux investisseurs institutionnels de prendre des risques. Et c’est bien là qu’est le problème, car la stratégie qu’il pratiquait depuis de nombreuses années constituait à investir dans les dettes souveraines.

sécuriser son capital

Ils aimaient particulièrement les obligations françaises, notamment la bonne vieille OAT 10 ans qui rapportait près de 3,4 % à l’été 2005. Les assureurs prêtaient donc à l’État qui les remboursait à ces taux, ce qui leur permettait de verser un bon rendement à leurs assurés, en plus d’autres positions prises sur d’autres marchés financiers.

Seulement voilà, aujourd’hui il n’y a plus guère que l’OAT à 30 ans qui rapporte au-delà de 1 % (moins de 1,4, %), mais cela sous-entend ne récupérer son argent qu’au bout de 30 ans. Impossible de s’engager sur des courtes durées, les obligations à 2 ans donnant même des taux de rémunération négatifs. C’est dans ce contexte que les gestionnaires de fonds aimeraient bien convaincre les épargnants de prendre plus de risques, en ajoutant une part de support en unités de compte dans leur épargne.

Mais le Français moyen têtu ne veut rien savoir, il n’a pas l’intention de prendre des risques dans le contexte économique actuel. Surtout lorsqu’il constate que le rendement des assurances-vie en support euros a été bien meilleur que prévu en 2014.

Les mutuelles ont réalisé 3 % de rendement

Coup de tonnerre, alors que les assureurs annonçaient arriver à peine à se limiter à 2 %, les chiffres montrent que certains fonds ont même réussi à déployer plus de 3 % de rendement. Il s’agit principalement des mutuelles, à l’image de GMF et de ses 3,05 %, performance inchangée. La MAAF a fait elle-aussi comme l’année dernière, et s’est maintenue à 3,05 % de rémunération avec son fonds Winalto. Même son de cloche du côté de la MAIF, qui pourtant passe de 3,4 % à 3,1 %.

rendement mutuel

Toutefois l’épargnant ferait bien de se poser la question de savoir la raison derrière cette performance, malgré les faibles rendements des taux obligataires. La réponse est simple : ces mutuelles ont souscrit des obligations depuis plusieurs années et ne les ont pas revendus.

Ainsi la dette française remboursable à 30 ans achetée il y a 15 ans, rapporte encore aujourd’hui jusqu’à 5,8 %, pour les OAT 30 ans souscrites le 18 septembre 2000. Les gestionnaires des fonds mutualisés font également état du succès de leurs investissements en actions, dont la part sur les fonds en euros représente jusqu’à 12 %.