La France en faillite: une année noire pour les épargnants ?

La situation de la France ne s’améliore pas, c’est indiscutable. Ce dont on parle le moins c’est d’une très probable dégradation de l’environnement économique, pouvant même mener jusqu’à la faillite de la France. Le commerce extérieur va mal, les dépenses publiques sont élevées et par voie de conséquence la dette l’est aussi, tandis que le chômage ne cesse de grimper. Que l’on se rassure, si l’effet domino entraîne une faillite des banques françaises, la garantie des dépôts bancaires en France protégera le consommateur. Surtout s’il a eu la prudence de souscrire des assurances vie.

Faillite de la France : les signes


Le commerce va mal, très mal

Les chiffres du commerce extérieur suscitent l’inquiétude chez les spécialistes. La différence entre les importations et les exportations n’a cessé d’évoluer en faveur des importations. Nous nous trouvons donc dans une situation de balance courante en perpétuelle récession, ayant même atteint un seuil négatif en 2005. En 2011, le déficit du commerce extérieur français se montait à 73 milliards d’euros.

Comparons la France à une entreprise. Si cette entreprise dépense plus qu’elle ne gagne, elle a besoin d’emprunter sans cesse pour payer ses dépenses courantes. Si la France achète plus qu’elle ne vend, elle dispose de moins de capitaux pour se financer et doit alors faire appel à des investisseurs étrangers. Le jour où ces investisseurs étrangers se retireront, ils pourront provoquer la faillite de la France.

Coup de théâtre : en 2013 le déficit extérieur a baissé de 6 milliards d’euros. Douche froide : on apprend que 60 % de la réduction du déficit est dû à une baisse de la facture énergétique.

Les dépenses publiques sont élevées

Les règles de sécurité de l’Union Européenne veulent que les déficits budgétaires ne dépassent pas 3 % du Produit Intérieur Brut (PIB). En France, nous en sommes loin avec -4,3 % en 2013 et -3,8 % en 2014. La faute aux 1000 milliards d’euros dépensés chaque année pour faire tourner les politiques publiques. Financement des couvertures sociales, des collectivités territoriales, dépenses de l’État, coût de la fonction publique, nous en arrivons à une dépense publique équivalente à 56,3 % du PIB.

L’heure n’est donc pas à la demi-mesure, le nouveau premier ministre M. Manuel Valls a présenté un plan d’économie de 50 milliards d’euros sur 3 ans, plan qui a obtenu la confiance de l’Assemblée nationale. C’est obligatoire, car si la France n’a plus d’argent elle ne peut plus financer les banques qui financent les entreprises. Les prévisions se veulent rassurantes : on arrivera à un déficit de 3 % à l’horizon 2017. Mais ce ne sont que des prévisions.

La dette de la France ne s’améliore pas

En 1974, la dette de la France représentait 21,2 % du PIB. Aujourd’hui elle est à plus de 91 %, mais devrait repartir à la baisse à la fin de l’année 2014. Et il vaudrait mieux, car les intérêts de la dette représentent la première dépense de l’État : 46 milliards d’euros. Les deux tiers de cette dette sont détenus par des non-résidents français, donc des créanciers à qui on ne pourra pas demander de tirer un trait sur leur avoir par esprit patriotique.

Or il faut bien emprunter pour payer les dépenses publiques, quand on n’a pas un sou en poche. C’est la raison pour laquelle les agences de notation Standard & Poor’s et Moody’s ont dégradé la France de son AAA à AA+. Cela n’a pas empêché le ministère des finances d’emprunter à des taux relativement avantageux sur le marché, fort heureusement.

Le chômage, toujours le chômage

À la fin 2012 on comptait environ 500 000 chômeurs longue durée, ce qui représente une progression de près de +19 % sur 12 mois. Le nombre de chômeurs de plus de 50 ans a augmenté de +15,2 % sur 1 an, pour atteindre lui aussi environ 500 000 personnes. 

la france en faillite

En mars 2014, on nous parlait de la stabilité du chômage. Cela signifiait plus clairement qu’il y eut 1600 personnes supplémentaires inscrites à Pole Emploi, exactement comme en février 2014. En 1 mois le chômage a donc crû de +4,1 %, le nombre de chômeurs supplémentaires augmente donc de façon constante.

En mars 2014, la France métropolitaine comptait 5 621 700 demandeurs d’emploi, soit une augmentation de +5,2 % sur un an. Et le chômage coûte cher : près de 19 milliards d’euros par an. Comment financer ces dépenses lorsque la balance du commerce extérieur ne cesse de diminuer ? Mais en grossissant la dette bien sûr.

Scénario en cas de faillite bancaire


La garantie des dépôts bancaires en France

En cas de faillite des banques françaises en 2015, l’épargnant est protégé. Grace à de nouveaux accords sur l’union bancaire, les dépôts sont maintenant garantis à hauteur de 100 000 € par compte. Les consommateurs disposant de moins de 100 000 € sur leur compte courant n’ont donc rien à craindre. Celui qui dispose de plus de 100 000 € peut tout simplement ouvrir plusieurs comptes bancaires, afin de protéger son épargne de la crise.

faillite de l'état

Et encore, les états eux-mêmes peuvent décider d’augmenter le plafond de garantie des individus, en fonction de leur situation. Un État peut par exemple exonérer les PME de participation, ou mettre à l’abri les personnes ayant récemment conclu une transaction immobilière. Le scénario chypriote d’une taxation de 47,5 % des dépôts au-delà de 100 000 € est tout de même peu probable en France.

Fin de l’euro et retour au franc ?

La fin de l’euro n’est certainement pas pour 2017, même en cas de faillite de l’un de ses poids lourds comme la France. En tout état de cause, même au cas où le retour au franc serait d’actualité, les dépôts bancaires et épargnes seraient garantis à hauteur du même montant, une fois la conversion euro-franc effectuée.

L’assurance-vie pour protéger son épargne de la crise

Les dépôts effectués sur une assurance-vie n’entrent pas dans le cadre de la garantie des dépôts bancaires limités à 100 000 €. Cela signifie qu’un particulier peut disposer de 100 000 € sur son compte courant et de 100 000 € sur son assurance-vie, ces 200 000 € de capitaux seront toujours garantis.

Une crise des subprimes ? Titrisation en France, shadowbanking en Chine, surendettement en Grèce…

L’économie se redresse, l’Europe renoue avec la croissance et le printemps revient. Tout cela ne serait que bonnes nouvelles sans l’arrivée des titrisations dans l’économie française, le risque du Shadow Banking à outrance en Chine, et surtout les signes d’une probable crise de l’immobilier en Grèce. On a vu des printemps pluvieux, et certains analystes tirent la sonnette d’alarme quant à la possibilité d’une nouvelle crise économique mondiale en 2015. Si on ne peut pas encore parler de l’arrivée imminente d’une crise financière en 2015, il serait bon de gonfler la bulle de la croissance avec prudence, pour éviter l’éclatement. Voici trois signes que les ministres de l’économie feraient bien de prendre en compte.

La titrisation des créances en Europe


En quoi consiste la titrisation des créances ?

Lorsqu’un particulier ou une entreprise souscrit un crédit auprès d’une banque, la banque possède donc une créance envers l’emprunteur. Elle lui a prêté un capital sur lequel elle perçoit des intérêts pendant un certain temps, capital qu’elle ne pourra récupérer qu’avec parcimonie, jusqu’à la fin des remboursements. En clair, l’argent prêté ne pourra pas servir à prêter davantage jusqu’à ce qu’il soit intégralement remboursé.

Si elle veut disposer du capital prêté avant qu’il ne lui soit entièrement remboursé, une banque peut revendre sa créance à des investisseurs. C’est ce que l’on appelle une titrisation. Cela ne change absolument rien pour l’emprunteur, qui continue à rembourser sa banque, banque qui reverse ces remboursements aux investisseurs auprès de qui elle a « titrisé ».

Jusqu’ici tout va bien, sauf lorsque les emprunteurs ne remboursent plus.

La titrisation provoquera-t-elle l’effondrement de l’économie française en 2015 ?


La Banque Centrale Européenne (BCE), la Banque de France (BDF) et d’autres banques centrales de pays européens soutiennent la titrisation des créances. C’est ainsi que plusieurs grandes banques comme BNP Paribas, Crédit Agricole, HSBC France, Société Générale et BPCE se sont lancées dans la titrisation au début avril 2014. 

Au grand dam des détracteurs de ce principe financier, qui rappelle que Lehman Brothers était spécialistes de la titrisation.

Pas de panique répond la Fédération des Banques Françaises (FBF), notre titrisation à nous répond à « des standards élevés de transparence, de simplicité et de sécurité favorisant ainsi une titrisation de haute qualité ». Les 2,65 milliards de dollars titrisés en avril ont une maturité de 3 ans, leur risque est en partie garanti par la Banque de France. Dernières informations rassurantes, la FBF précise que les créances adossées à ces titrisations ont une note élevée dans l’échelle de cotation de la Banque de France.

Lehman Brothers aussi avait une note de confiance élevée au sein des agences de notation.

La bombe à retardement chinoise


Définition du Shadow Banking

Le Shadow Banking est l’art et la manière de financer comme une banque, sans être soi-même une banque, en prenant le moins de précautions et le plus de risques possibles. Comme il faut bien une entité légale, on a recours à des trusts, c’est-à-dire des sociétés financières en qui il ne faut surtout pas avoir confiance. Alors pourquoi le Shadow Banking représente 20 % du PIB chinois, pour un volume de l’ordre de 3300 milliards de dollars ?

danger des subprimes

Parce que les banques traditionnelles et sérieuses sont moins enclines à prendre des risques et donc à financer des projets insensés. En contrepartie, le rendement qu’elles distribuent sur leurs placements financiers n’est pas vraiment attractif. Par conséquent les villes chinoises souhaitant se livrer à des projets pharaoniques empruntent à la finance du Shadow Banking, qui elle-même s’adresse à des investisseurs privés attirés par les promesses de gros bénéfices.

Quand le Shadow Banking menace de provoquer une crise financière en 2015

La China Credit Trust a récemment fait trembler l’économie mondiale. Cette très respectable société de Shadow Branking avait collecté 500 millions de dollars pour les prêter à une entreprise énergétique de la province du Shanxi. Tout se passe bien pour les 700 investisseurs qui récupèrent environ 80 millions de dollars, jusqu’à ce que cette entreprise fasse faillite en 2012 et les laisse sur le carreau pour 420 millions de dollars.

La banque ayant servi de devanture légale se désolidarise de la chose et s’en frotte les mains. Le gouvernement chinois réagit aussitôt en trouvant d’autres investisseurs, et en forçant la banque impliquée à mettre la main à la poche. Les victimes du Shadow Banking, à savoir les 700 investisseurs, récupéreront la totalité de leur capitale et tireront un trait sur leurs intérêts.

Mais ça, c’était pour uniquement 500 millions de dollars. Que se passera-t-il si les 600 milliards de dollars financés à travers le Shadow Banking chaque année ne sont pas remboursés ?

Risque de crise immobilière en Grèce


La Grèce se redresse, mais n’est pas encore debout

Bonne nouvelle, la Grèce pourrait afficher un excédent budgétaire en 2014. C’est ce que nous apprend la troïka, précisant même que cet excédent budgétaire pourrait atteindre les 1 milliards d’euros. Sauf que l’on entend un autre son de cloche du côté des banques. Dans un rapport publié conjointement dans la presse grecque, les banques avancent que 2 millions de prêts sont aujourd’hui en défaut de paiement. Il y aurait dessus notamment 300 000 crédits immobiliers dont les remboursements n’ont pas été honorés depuis 3 mois.

crise immobilière

Pas de panique, nul doute que l’Union Européenne (UE) et le Fonds Monétaire International (FMI) vont financer tout ça. Eh bien justement, sans doute pas.

Retour probable des saisies immobilières

Les saisies immobilières peuvent reprendre en Grèce depuis le début de l’année 2014. Cela signifie que si ces 300 000 prêts immobiliers non-remboursés ne sont finalement pas soldés, on procédera à quelque 300 000 saisies dans la péninsule hellénique. Et 300 000 logements supplémentaires sur un marché toujours fragile, cela suffit pour provoquer une crise immobilière en Grèce.

Tout le monde connaît maintenant l’effet domino techniquement nommé « crise systémique », qui pourrait alors fort bien provoquer une crise financière en 2015. Une situation qui forcerait les banques centrales à faire fonctionner la planche à billets, avec les risques d’inflation que l’on connaît.