La bourse qui dévisse, les livrets qui ne rapporte plus rien, l’immobilier qui chute, l’or qui se dévalorise… On ne sait plus où donner de la tête pour devenir riche. Sans allez jusque là, est-il encore possible de trouver un petit investissement rentable dans notre beau pays ? Les placements financiers intéressants se font rares, et certains pensent déjà à ouvrir une laverie automatique pour s’en sortir. Tout cela, et bien d’autres choses à suivre.
Le placement financier rentable : une ineptie ?
On ne sait plus à quel saint se vouer pour gagner un peu d’argent avec ses économies. Il reste pourtant quelques niches, fiscales ou d’entreprises qui permettent de s’en sortit un peu mieux, mais il faudra parfois se retrousser sérieusement les manches. Tout ne vient pas à qui sait attendre.
L’investissement locatif
La loi Duflot n’a pas apporté grand chose, la loi Pinel est venu la compléter pour relancer l’immobilier locatif, et faire à nouveau pousser les immeubles neufs comme des champignons. Les professionnels du secteur attendaient cela avec impatience.
Avec Duflot, il fallait acheter dans le neuf, dans certaines zones, et louer son logement à tarif « préférentiel » pendant 9 ans pour obtenir un petit cadeau fiscal. Mais la réduction d’impôts n’allait pas chercher très loin. Avec Pinel, les choses se sont un peu assouplies, et elles avaient bien besoin de l’être, notamment avec cette possibilité de louer à ses ascendants et à ses descendants. On espère juste que le dispositif va continuer. Rien n’est certain.
Les nouveautés
D’abord, la durée de location est modulable, et c’est elle qui va déclancher le montant de la réduction d’impôt. On peut ainsi osciller entre 6 et 12 ans, et bénéficier d’une ristourne entre 12 et 21%. Ensuite, les conditions sont moins drastiques sur les locataires, puisqu’on peut aussi choisir de louer l’appartement à ses enfants ou à ses parents. Il est donc possible de faire d’une pierre deux coups, bien qu’il faille, par la suite, louer obligatoirement son bien.
On ne gagne pas plus qu’avec la loi précédente, mais l’investisseur a à juste titre moins l’impression d’être pieds et poings liés. Cette liberté apparente peut gommer le fait que la rentabilité n’a pas augmenté entre les deux lois. Reste que pour investir dans la pierre, il faudra sûrement de nouveaux ajustements. Gageons qu’ils ne sauraient tarder.
Un bon point tout de même : le redécoupage des zones inclut maintenant des grandes villes comme Lille et Lyon dans le dispositif. A la fin des 9 ans (ou des 12) ces ont donc de belles possibilités d’augmentation de loyer en perspective. Autre nouveauté importante : le dispositif Pinel s’applique maintenant aussi aux parts de SCPI.
Le cas de l’Outre-mer
Par habitude, les avantages sont souvent plus importants. Nous sommes ici dans une fourchette allant entre 23 et 32%.
Investir loin de la métropole (mais toujours en France) a ses avantages. Pour attirer les capitaux qui permettent aux départements et aux territoires d’Outre-mer de se développer, des aménagements spéciaux sont prévus, notamment pour défiscaliser. C’est le cas de la loi Pinel Outremer, très avantageuse pour avoir des réductions d’impôts.
Pour en bénéficier, concrètement, il faut acheter un logement neuf (cela ne fonctionne pas dans l’ancien) et le louer, en Martinique ou en Guadeloupe, en Guyane, à La Réunion, à Mayotte, Saint-Martin, Saint-Pierre- et-Miquelon, en Nouvelle-Calédonie, à Saint-Barthélemy, ou en Polynésie française et dans les îles Wallis et Futuna.
Tous les Dom-Tom sont donc concernés par cette réduction d’impôt exceptionnel, de 23 à 32% selon la durée de la location aux conditions fixées (de 6 à 12 ans). Attention : le bien en question ne doit pas dépasser 300000 euros. C’est déjà une belle somme, mais pour en villa au bord de la mer à Tahiti, il faudra repasser. Lors de votre achat, vérifié que celui-ci et aux normes BBC ou RT.
Les spécificités de la loi Pinel pour l’outre-mer
Que l’opération immobilière se fasse à la Réunion, en Guadeloupe ou en Guyane, les zones concernées par le dispositif sont celles classées en B1. Une fois l’appartement acheté (ou la maison) il faut le louer dans la première année suivant sa livraison au plafond de loyer au m2. Celui-ci n’est pas le même selon le DOM ou le TOM concerné. Ainsi, le prix a appliquer en Nouvelle-Calédonie sera différent de celui demandé en Guyane.
Mais tout le monde ne peut pas acheter en loi Pinel. La loi fixe un plafond de revenu à ne pas dépasser.
Les meilleurs placements bancaires
Le livret A ? Bof. Les sicav monétaires ? Bof. Heureusement, l’inflation est à la peine, ce qui fait que la perte du pouvoir d’achat se stabilise. Ainsi, livrets A et LDD, même à 1% sont toujours au dessus. La baisse de ces livrets réglementés est donc toute relative, mais on ne peut pas nier le volet psychologique.
Un tel taux d’intérêt donne l’impression aux français qu’ils se font avoir, en tout cas, il leur donne la volonté d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Rappelons, à toutes fins utiles, que ce sont des placements sans impôts ni cotisations sociales.
Les banques se rebiffent
Inquiètes de voir la manne de l’épargne des français leur échapper, les banques font tout pour retenir leurs clients. Les jeunes d’abord, sont les mieux lotis, avec le livret qui leur est consacré : jusqu’à 2,25% dans certains établissements. Reste que le plafond ne leur permettra pas de faire le tour du monde, ni même de passer leur permis de conduire : 1600 euros.
Pour les autres, les majeurs, il y a le super livret, dont chaque banque est libre de fixer son taux d’intérêt et son plafond. Celui-ci est presque toujours plus intéressant que le livret A, même si les intérêts sont soumis à la pression fiscale. Mais les promotions pleuvent, surtout chez les banques en ligne, avec des taux boostés à l’ouverture, allant parfois jusqu’à 5% pendant 3 mois. Reste qu’une fois la période de promotion passée, on peut à juste titre se demander s’il faut changer de crémerie.
L’assurance-vie
Elle a toujours la confiance des français, et on comprend vite pourquoi, surtout que le gouvernement n’a toujours pas touché à ses avantages. Les contrats qui sont sur des fonds en euros sécurisent la capital, tout en atteignant des taux de rendement plus que corrects à la vue de la conjoncture. 3% brut, ce n’est déjà pas si mal.
Par contre, pour bénéficier pleinement de tous ces avantages, l’épargne est bloquée quelques années, au moins 4 ans, même si vos économies sont quand même accessibles à tout moment sans avoir à donner de justifications.
Les petits investissements qui rapportent
Envie d’ouvrir un petit business ? Les idées ne manquent pas si vous voulez vous lancer dans le grand bain de l’entrepreneuriat. Il faut trouver le bon secteur et avoir de l’énergie à donner à son projet : laverie, camion à hamburger, salle de sport, petit hôtel de charme…
A vous de trouver ce qui vous correspond le mieux. Si vous êtes en manque d’idée, il y a toujours la possibilité de faire sa valise et de partir sous d’autres latitudes pour voir de visu ce qui fonctionne ailleurs, afin d’appliquer les mêmes recettes en France.
Ce qu’il faut avant tout, avant de vous lancer, c’est calculer la rentabilité de votre projet, et voir si cela vous suffira pour vivre. Les conditions de travail doivent aussi être prises en compte. Il faut lister les points forts et les points faibles, et faire une sérieuse étude de concurrence.
Bien choisir aussi sa zone d’implantation, sauf à avoir un commerce itinérant. L’emplacement est primordial. Attention aux crédits : à moins d’avoir des fonds propres importants, il faudra en souscrire un, et le remboursez, que votre affaire fonctionne ou non.
Les places de parking
Acheter des places de parking est à la mode. D’abord parce que l’investissement est faible comparé à un appartement, ensuite parce que la rentabilité peut s’avérer fructueuse. Reste qu’il ne faut pas placer ses billes n’importe où, et que payer pas cher une place dans une zone désertique ne sert rien. Il n’y a que les zones tendues des centres-villes qui valent le coup, mais là, il faudra y mettre le prix.
Sachez aussi qu’il faudra vous en occupez, car les locataires ne restent en principe pas aussi longtemps que dans un appartement. Par contre, au niveau de l’entretien, pas grand chose à faire.
Les bitcoins
Aller, pour finir, un petit investissement très spéculatif. La monnaie virtuelle n’a pas fini de faire parler d’elle. Acheter des bitcoins peut vous rendre riche ou très pauvre. Si ils sont acceptés dans de plus en plus d’endroits, les hackers agissent aussi de façon de plus en plus agressives, et certaines plateformes ont été pillées.
De là à vous faire arnaquer, il n’y a qu’un pas, donc méfiance. En toute sincérité, pour gagner de l’argent avec les bitcoins, il fallait en acheter au tout début, quand ils ne valaient que quelques centimes. C’est maintenant un placement beaucoup trop spéculatif et trop risqué.
Les bitcoins : quand la Chine s’éveillera
On peut gagner beaucoup d’argent très vite avec les bitcoins. Mais aussi en perdre, bien évidement. Il y avait un moment que la monnaie électronique n’avait pas fait parler d’elle. Le fait qu’elle soit à nouveau sous les feux de l’actualité, on le doit aux chinois. Car chez eux, la demande explose.
Les déçus de la bourse chinoise se mettent à spéculer sur le bitcoin, et comme toujours avec la Chine, cela prend de grosses proportions, l’effet « suiveur » jouant à plein tube. Alors merci qui ? Merci les Chinois, mais pas que. L’or a également sa part de responsabilité. Car il n’a pas eu le même impact en tant que valeur refuge en temps de crise que dans les années précédentes.
Les montagnes russes
Le principal danger qui guette le bitcoin reste sa volatilité. En une journée, il peut prendre 20% ou en perdre 30. Plus dure sera la chute. Mais en cas d’envolée, c’est le jackpot. Cela peut donc être violent pour qui ne s’y est pas préparé. Et bien malin celui qui pourra deviner le cours d’un jour à l’autre.
La solution pour en faire un placement plus sur : que beaucoup plus de personnes l’utilise pour payer, et que donc, plus de commerçants l’accepte. Pour l’instant, 1 million de personnes en possèdent : c’est un bon début. Malheureusement, c’est plus pour spéculer que pour les dépenser.
Voilà. Quelques pistes pour les courageux qui voudront se lancer. Reste que tous les investissements sont suspendus au sort de l’euro, de la Grèce et d’autres crises. Bref, mettez vos imperméables, il risque encore de pleuvoir sur votre argent cette année. Et pour qui voudrait faire un don, pensez au financement participatif.